Juridique

Droits à la retraite : informations essentielles pour les futurs retraités

64 ans. Ce n’est pas une promesse électorale ni un chiffre tombé au hasard : c’est l’âge pivot qui bouleversera la vie de millions de Français à partir de 2025, malgré la contestation. Une réforme qui ne se contente pas de déplacer une borne, mais rebat en profondeur les règles du jeu pour tous ceux qui s’apprêtent à tourner la page professionnelle.

L’appétit pour l’épargne retraite individuelle ne faiblit pas : +18 % de souscriptions cette année, pendant que la pension de base baisse pour certains profils. Si les démarches de liquidation des droits se font aujourd’hui en ligne, les relevés de carrière restent truffés d’erreurs. Les futurs retraités doivent donc redoubler de vigilance, car une simple omission peut coûter cher.

Ce qui change pour la retraite en 2025 : les points clés à connaître

Dès 2025, ceux qui préparent leur départ devront faire face à plusieurs nouveautés majeures au sein du système retraite français. L’âge légal de départ passe à 64 ans : un changement qui s’applique à tous les régimes de retraite, sans distinction. Cette avancée de l’âge légal de départ à la retraite ne vient pas seule : le mode de calcul des pensions se transforme aussi.

Certaines périodes de maternité ou de chômage ne sont plus prises en compte de façon automatique comme trimestres validés pour le calcul du montant de la pension. Résultat : la durée d’assurance nécessaire pour toucher une retraite à taux plein peut devenir plus difficile à atteindre. Pour les salariés du secteur privé, la caisse nationale d’assurance vieillesse applique une déclaration de carrière automatique, mais cette simplification cache un contrôle renforcé. À la moindre incohérence, la liquidation des droits peut être suspendue, le temps que tout soit vérifié.

Voici les principales évolutions à avoir en tête :

  • Régime de retraite de base : les règles de validation des trimestres évoluent, il faut donc surveiller chaque période validée.
  • Régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco : les conditions de départ s’alignent davantage, ce qui impacte le calcul de la pension complémentaire.
  • Les démarches auprès de la caisse retraite prévoyance et du portail de l’assurance retraite se transforment, exigeant une attention renouvelée.

La digitalisation des procédures avance, mais la fiabilité des relevés de carrière laisse parfois à désirer. Il est vivement conseillé de tout passer au crible auprès de la caisse retraite. Un rendez-vous avec un conseiller de la caisse nationale ou du régime de retraite complémentaire peut s’avérer décisif pour corriger une anomalie avant qu’elle ne bloque le dossier. Pour qui vise une retraite sans mauvaise surprise, chaque droit acquis doit être identifié et vérifié, sur toute la carrière.

Comment préparer sereinement votre départ à la retraite ?

Le premier réflexe à adopter : éplucher son relevé de carrière. Ce document, accessible depuis l’espace personnel du compte retraite, établit la somme de tous les droits acquis. Il détaille chaque trimestre validé, chaque période d’activité et d’interruption (chômage, maladie, maternité), chaque employeur rencontré au fil du parcours. Un seul oubli ou une information erronée peut peser lourd sur le montant de la future pension.

Dès 45 ans, sollicitez l’entretien d’information retraite proposé par les caisses. Ce rendez-vous sur mesure permet d’y voir plus clair sur les démarches pour la retraite, de vérifier l’état d’avancement de vos droits et d’anticiper la suite. Un conseiller analyse votre situation, explicite les conditions d’accès à la retraite anticipée (carrière longue, handicap), détaille les solutions de rachat de trimestres et simule l’impact de chaque choix sur le montant de la future retraite.

Les simulateurs de retraite en ligne permettent d’affiner le projet. Plusieurs chemins sont envisageables : retraite progressive, maintien partiel d’activité, décalage du départ. Les outils proposés sur le service public prennent en compte votre carrière et les règles de chaque régime. Il est possible d’ajuster, de comparer, d’explorer différents scénarios pour mieux décider.

Ne tardez pas à déposer votre demande de départ à la retraite. Idéalement, le dossier doit être envoyé six mois avant la date visée pour garantir le premier paiement de la retraite sans accroc. La coordination entre caisses de base et complémentaires demande précision et anticipation. Préparez tous vos justificatifs, identifiez les interlocuteurs clés, et rappelez-vous que le suivi du dossier fait souvent la différence entre une transition fluide et des mois de retard.

Femme senior se relaxant à la maison en lisant des documents de retraite

Épargne complémentaire : des solutions pour mieux anticiper l’avenir

Préparer une retraite complémentaire n’est plus réservé à une minorité avertie. L’évolution du système de retraite français pousse de plus en plus d’actifs à se tourner vers les dispositifs d’épargne retraite. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) occupe désormais le devant de la scène : il s’adresse à tous, quels que soient le statut ou le parcours. Sa flexibilité fait mouche : versements libres ou réguliers, transferts d’anciens contrats, choix entre capital ou rente à la sortie… Le PER s’adapte à chaque profil et permet de peser sur le montant de la future retraite.

Chez les salariés du privé, l’Agirc-Arrco demeure un pilier. Le système de points récompense chaque année travaillée. Plus on cumule de points, plus la pension de retraite complémentaire augmente. Il est recommandé de suivre régulièrement son relevé et, en cas de doute, de solliciter un conseil auprès de la caisse.

Les contrats d’épargne retraite apportent aussi un avantage fiscal appréciable. Les versements volontaires sur un PER peuvent être déduits du salaire annuel imposable : un levier intéressant, notamment pour ceux qui préparent une transmission ou une cession de bien. Pour les indépendants ou chefs d’entreprise, la question de la fiscalité sur les plus-values de cession mérite d’être étudiée de près.

Chaque métier, chaque parcours, chaque situation appelle son propre choix. Un fonctionnaire privilégiera le PER individuel ou collectif ; un indépendant, un PER sur mesure ; un salarié, le PER d’entreprise. Prenez le temps d’analyser les offres, d’examiner les frais, de vérifier la portabilité des droits. Aujourd’hui, l’épargne complémentaire s’impose comme un véritable outil pour garder la main sur son avenir.

À l’heure où le système se complexifie, l’anticipation reste la meilleure alliée. Celui qui prend le temps de s’informer, de vérifier et d’agir, trace sa route vers une retraite plus sereine. Reste à choisir le bon moment pour écrire le prochain chapitre.