500 euros pour clôturer un compte, 300 de plus pour débloquer un livret : jusqu’ici, la disparition d’un proche s’accompagnait souvent d’une addition salée à régler à la banque. Dès janvier 2025, le couperet tombe : la facture des démarches successorales ne pourra plus dépasser 233 euros, un plafond qui change la donne pour des milliers de familles chaque année.
Cette législation nouvelle redistribue les cartes entre banques et héritiers. Les pratiques évoluent, la transparence s’impose, et des leviers concrets émergent pour alléger la note lors d’un héritage.
Ce qui change pour les frais de succession bancaire à partir de 2025
Depuis la loi du 13 mai 2025 et le décret d’août, les banques françaises n’ont plus la main libre sur les frais liés à la fermeture des comptes après un décès. Le plafond de 233 euros s’applique dorénavant à la grande majorité des dossiers. Oubliées, les facturations à la discrétion de l’établissement, qui grimpaient selon la valeur du patrimoine ou la difficulté du dossier.
Avant cette refonte, chaque banque décidait à sa guise des tarifs pour l’ensemble des démarches : identification des ayants droit, clôture des comptes, transfert des fonds… Certains établissements poussaient la note jusqu’à 400 voire 500 euros, notamment quand le dossier n’était pas standard. Cette ère s’achève. Ce nouveau cadre apporte un soulagement concret lorsqu’il s’agit de faire face à la perte d’un proche.
Petite mise en garde quand même : la nouvelle règle ne fait pas disparaître chaque ligne de frais. Pour des opérations particulières (titres financiers, biens détenus à l’étranger…), des montants additionnels restent possibles, sous réserve d’être précisément détaillés et listés sur le relevé fourni. Impossible désormais de cacher les hausses ou de les embrouiller dans les petites lignes.
Dès le signalement du décès, consultez systématiquement la grille tarifaire de l’établissement concerné. Les banques aux pratiques parfois opaques devront désormais s’aligner. Un socle commun s’impose, mais la vigilance reste de rigueur pour qui veut éviter un euro de trop prélevé dans la tempête du deuil.
Pourquoi la nouvelle législation impacte-t-elle autant les héritiers ?
Ce nouveau plafond ne fait pas que réduire la note. Il met un terme à une certaine forme de flou qui alourdissait les formalités des familles. Jusqu’en 2025, les héritiers découvraient, au fil des démarches, des frais inattendus même sur des comptes courants ou pour quelques économies à répartir.
Des associations de consommateurs avaient d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps. Côté héritiers, cela veut dire qu’aujourd’hui, chaque prestation est chiffrée, chaque prélèvement clairement annoncé, plus moyen de transformer la succession en casse-tête financier.
En pratique, qu’est-ce qui change pour les héritiers ?
Pour mieux comprendre les effets concrets de la réforme dans la réalité, voici les évolutions principales qu’elle entraîne :
- Un plafond unique plafonne désormais ce que la banque peut prélever sur un dossier de succession standard.
- Les frais bancaires sont désormais présentés de façon lisible, poste par poste, pour offrir une visibilité totale à chaque étape.
- Les différences de traitement basées sur le lien de parenté ou la nature des comptes disparaissent, au profit d’une règle uniforme et d’un montant fixe.
Résultat immédiat : une procédure accélérée, des incertitudes levées. Autre évolution concrète, désormais, chaque banque a l’obligation de remettre une brochure claire aux héritiers pour détailler les nouveaux plafonds et simplifier les démarches.
Limiter les frais bancaires sur la transmission de patrimoine : nos conseils pratiques
Au moment d’anticiper une succession, certaines démarches permettent de préserver le patrimoine familial de coûts inutiles. Plusieurs stratégies s’avèrent plus efficaces que d’autres pour limiter la part laissée à la banque.
Parmi les solutions pragmatiques, la donation de son vivant tient une place de choix. C’est la possibilité de transmettre une partie de ses biens avant le décès, avec, à la clé, des avantages sur la fiscalité et un passage allégé par la succession, donc par les frais bancaires.
Autre option solide : l’assurance vie. Grâce à un régime fiscal bien spécifique, elle reste à l’écart des frais habituels liés à la succession. Dans les faits, les montants transmis via assurance vie passent en dehors du circuit bancaire classique, ce qui limite franchement la facture. Un point capital cependant : la rédaction de la clause bénéficiaire doit être précise et mise à jour pour éviter tout blocage ultérieur.
Le démembrement de propriété, lui, consiste à différencier usufruit et nue-propriété, suivant les conseils d’un notaire. Cette pratique réduit la fiscalité et, in fine, limite les prélèvements lors du transfert des biens. À chaque famille, sa solution sur mesure, un professionnel du patrimoine saura orienter le choix.
Enfin, prendre connaissance des documents tarifaires actualisés deviendra incontournable avec la nouvelle réglementation. Ils explicitent les limites de frais, les paliers, et donnent des points de comparaison utiles pour choisir la banque la plus raisonnable au regard des intérêts des héritiers.
À quoi faut-il s’attendre concrètement lors d’une succession bancaire ?
A partir du moment où la banque reçoit l’avis de décès, tous les comptes du défunt sont bloqués. Plus aucun virement, prélèvement ou paiement ne passe. Seules exceptions : régler les frais liés aux obsèques ou certains frais successoraux, et ce uniquement dans la limite permise par le code monétaire et financier.
Voici comment s’enchaînent ensuite les principales étapes :
- La banque identifie l’ensemble des comptes, livrets, titres financiers et contrats d’assurance vie appartenant au défunt.
- Des frais bancaires de succession sont prélevés pour le traitement du dossier, le transfert des avoirs, la gestion des livrets (y compris livret A) et le calcul des intérêts jusqu’à la clôture.
- Certains établissements appliquent une commission d’intervention selon la nature des opérations réalisées, dans le cadre restrictif fixé par la loi de 2025.
- Enfin, un relevé complet est remis aux héritiers, indispensable pour la partie fiscale et la déclaration des droits.
Si le patrimoine comprend un compte inactif ou une assurance vie, la procédure s’épaissit : la banque doit retrouver les bénéficiaires, vérifier les clauses du contrat, gérer la fiscalité associée. Ces dossiers sont aussi synonymes de délais plus longs. Suivre le dossier attentivement reste alors capital pour éviter toute erreur ou frais superflu.
Désormais, la réglementation impose une transparence totale : chaque ligne de frais (dossier, titres, gestion de succession) doit surgir noir sur blanc sur le relevé final. Aucun prélèvement ne passe plus inaperçu. Pour les héritiers attentifs, le progrès est réel, à condition de ne rien laisser passer dans les relevés transmis par la banque.
En 2025, la relation héritiers-banques entre dans une nouvelle ère : prévisibilité, clarté, règles communes. Reste à transformer ces avancées en sécurité concrète pour les familles, et s’assurer que désormais, la mémoire d’une vie ne débouche plus sur un coup de gueule contre les frais bancaires.


